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Comment les nazis ont fait main basse sur quantité d'oeuvres d'art en Belgique?

Rencontre d'Histoire publique du CegeSoma (2023-1)

Conférence-débat en néerlandais avec, en invité, Geert Sels.

Un entretien mené par Kim Oosterlinck.

La Seconde Guerre mondiale a été le théâtre d’opérations sans précédent de pillages d’œuvres d’art. Dans les pays occupés, les nazis se sont emparés d'innombrables biens culturels par des confiscations et des spoliations ou encore des ventes sous la contrainte. Ils ont en outre dépensé des sommes importantes sur le marché de l’art. Ces œuvres ont ensuite été expédiées en Allemagne.

Après la guerre, des tableaux provenant de collections belges se sont retrouvés au Louvre, à la Tate Britain, au Getty Museum ou à la Yale University Art Gallery. Aujourd’hui encore, les Pays-Bas, la France, l'Allemagne et même la Russie conservent des œuvres d'art qui auraient dû revenir en Belgique. D'autres œuvres, par contre, ont bel et bien été restituées et sont exposées dans des musées belges.

Toutes ces questions seront abordées le 25 janvier, lors de la première séance du cycle 2023 des Rencontres d’Histoire publique du CegeSoma. La parole sera donnée à Geert Sels, chercheur associé au CegeSoma. Il sera interviewé par Kim Oosterlinck, lui aussi spécialiste de la question. Avec 'Kunst voor das Reich', Geert Sels publie une première synthèse sur cette question à destination du grand public. Sur base de ses recherches menées dans les archives, il nous présente un regard critique sur les recherches passées. Durant huit ans, il  a effectué un véritable travail de détective pour retracer les périples parcourus par des œuvres d’art en se rendant dans les archives à Paris, La Haye, Coblence et dans les principales villes de Belgique. Il nous invite à découvrir quelles ont été les filières utilisées pour faire sortir du pays des tableaux de Memling, Van der Weyden, Brueghel, Jordaens et Cranach, comment divers collectionneurs, marchands et hôtels de vente sans scrupule ont aidé les nazis à acquérir ces biens. Il sera également question de l’attitude des autorités belges à cet égardet de la délicate question de la propriété de certaines oeuvres.

Germaniste et diplômé en sciences du théâtre (KULeuven), Geert Sels a été journaliste à la VRT et au journal De Morgen et est, depuis 1996, rédacteur culturel pour De Standaard. Ses publications portent sur l'architecture, la politique culturelle, la contrefaçon et le pillage d’œuvres d’art. En 2014, il a reçu le prix ‘De Loep’, récompensant le journalisme d'investigation pour ses articles sur l'art spolié. Deux ans plus tard, il a publié une série d'articles sur des tableaux disparus des collections belges pendant la guerre et restés à l'étranger. Son ouvrage Kunst voor das Reich, résultat de huit années de recherche, a été publié fin 2022.

Titulaire d'un master en gestion et d'un master en histoire de l'art et archéologie, docteur en économie et en gestion de l’ULB, Kim Oosterlinck est professeur de finance à la Solvay Brussels School of Economics and Management (ULB). Ses recherches portent sur l'évaluation des obligations souveraines, l'histoire financière et les questions liées au marché de l'art. On lui doit des contributions sur les marchés de l'art français, néerlandais et allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est Vice-Recteur à la prospective et aux ressources financières à l'ULB, et co-président de The International Art Market Studies Association.