Front de l'Indépendance

Archives du Front de l'Indépendance

  • Accès et consultation : Le fonds du Front de l'Indépendance est accessible aux heures d'ouverture de la salle de lecture des AGR2. Son contenu est librement consultable (modalités de consultation).
  • Numérisation : Non numérisé.
  • Reproduction :  Le contenu du fonds peut être librement reproduit en salle de lecture. Pour toute demande de reproduction par les équipes du CegeSoma, les informations pratiques sont disponibles ici.  
  • Instruments de recherche : Liste provisoire du fonds AA2127

Description du fonds :

Rapports d'activités, correspondance émanant du Front de l'Indépendance, [5/1944-1/1948]

Le Front de l'Indépendance et ses archives

Les origines du Front de l'Indépendance (FI) remontent au printemps 1941, soit avant l’attaque de l’URSS par l’Allemagne, le 22 juin 1941. Le rôle du Parti communiste de Belgique (PCB) dans ce mouvement fut dès le départ déterminant. Cette influence perdura, car l’objectif final, la formation d’un large front avec d’autres partis, ne put jamais être réalisé. Des représentants d’autres partis politiques adhérèrent bien au FI, mais seulement à titre personnel (voir José Gotovitch, Du Rouge au Tricolore. Les Communistes belges de 1939 à 1944. Un aspect de l’histoire de la Résistance en Belgique, Bruxelles, Éditions Labor, 1992).

Le FI évolua dans les faits comme un organisme de coordination duquel relevait un large éventail d’organisations. Les Partisans armés (PA) composèrent le bras armé du mouvement. Les Milices patriotiques (MP) furent fondées à la fin de la guerre pour soutenir les Alliés lors de la Libération. De très nombreux groupes de résistance civile s’y ajoutèrent. Citons entre autres Solidarité, les Comités de lutte syndicale, Wallonie Libre, le Comité de défense des Juifs, Lomo (Professeurs de l’enseignement moyen officiel en Flandre), le journal clandestin Front ainsi que des associations d’artistes, d’intellectuels, de jeunes, etc.

L’actuel FI est l’administrateur des archives de nombre de ces groupements. Leurs fonds d’archives furent rassemblés à différentes périodes au cours des 60 dernières années. Vers 1965 naquit la Confédération Front de l’indépendance/MP/PA. Les trois mouvements siégèrent ensemble à partir de ce moment. Un certain nombre d’organisations se joignirent à cette confédération au début des années 1970, lorsque le Musée national de la Résistance fut fondé (voir Jorg Timmerman, Inventarisering van het archief van het Onafhankelijkheidsfront berustend in het Huis van het Verzet – Nationaal Museum van de Weerstand, VUB/UGent/KUL. Interuniversitaire Gespecialiseerde Opleiding in Archivistiek en Hedendaags Documentbeheer, 2005).

Les archives du FI sont déjà partiellement inventoriées. L’état général de conservation au Musée de la Résistance laissait toutefois à désirer. L’insuffisance des équipements a décidé l’actuelle direction du FI à transmettre ces archives riches et historiquement intéressantes au CegeSoma.

Contenu des archives déposées

Ces volumineuses archives concernent principalement la période d’après guerre. Durant l’Occupation, pour des raisons de sécurité, peu de documents étaient réalisés et beaucoup étaient détruits. C’est pourquoi les archives du FI et des organisations y attachées témoignent surtout des activités que le mouvement a déployées après la Libération. Beaucoup concernent l’établissement de dossiers de reconnaissance, les demandes d’indemnisation, etc. Le combat contre la collaboration, et plus tard contre l’extrême-droite, ainsi que de nombreuses commémorations de la Résistance, ont laissé des traces dans les archives. Du fait de l’importance du mouvement communiste au sein du FI, le lien avec la Guerre froide n’est jamais loin.

Les archives du FI contiennent aussi quelques fonds remarquables, quoique quelque peu isolés. D’une part, il y a les “dossiers d’épuration” conservés dans les classeurs rouges. Ces “dossiers d’enquête” contiennent un matériel riche, parfois même datant de l’avant-guerre, au sujet de personnes soupçonnées d’avoir des liens avec l’Allemagne nazie. En outre, sont notamment conservés une collection de presse clandestine, les archives de l'Amicale des survivants du camp de concentration de Dachau, des documents concernant les Enfants (juifs) cachés, d'autres en rapport et provenant des prisonniers de guerre de l'armée soviétique engagés dans la Résistance belge, un fonds de la Fédération internationale des résistants/ Association antifasciste et, enfin les archives de l'Amicale des anciens combattants d'Espagne, tous fonds qui ont été cédés au FI dans l'après-guerre.

En accord avec le Musée juif de la déportation et de la résistance à Malines (Kazerne Dossin), il a été décidé de réintégrer dans les fonds d’archives originels les documents, conservés là-bas mais constitués par le FI, concernant les Juifs dans la Résistance.

Étant donné que le FI est toujours actif en tant qu’association d’intérêts (dossiers de reconnaissance, cérémonies commémoratives, etc.), la direction de l’association a décidé de conserver les archives dynamiques et semi-dynamiques au 14, rue Van Lint à 1070 Bruxelles (Anderlecht). Il s’agit surtout des dossiers de reconnaissance des Partisans armés et des Milices patriotiques. Les archives administratives récentes restent également entreposées à cette adresse. En ce qui concerne les archives cédées, le CegeSoma est garant de leur classement et de leur inventorisation, afin de les rendre accessibles à la recherche scientifique.

Pour en savoir plus :

  • Du Rouge au Tricolore : Les Communistes belges de 1939 à 1944 : Un aspect de l'histoire de la Résistance en Belgique / par José Gotovitch. - Edition mise à jour. - CArCoB, 2018.
  • Jorg Timmerman, Inventarisering van het archief van het Onafhankelijkheidsfront berustend in het Huis van het Verzet – Nationaal Museum van de Weerstand, VUB/UGent/KUL. Interuniversitaire Gespecialiseerde Opleiding in Archivistiek en Hedendaags Documentbeheer, 2005.