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Les services de propagande allemands en Belgique et dans le Nord de la France occupés (1940-1944)

Rencontre d'Histoire publique (2025-6)

Photographie d’une exposition organisée par la Propaganda-Abteilung afin d'exposer ses réalisations en décembre 1941, probablement au Résidence Palace de Bruxelles. Exclusivement destinés aux occupants allemands, ces panels ne l’étaient donc pas pour la population occupée. Légende photographique : Bundesarchiv, Bild 101I-00006 / Kropf / CC-BY-SA 3.0 (licence Creative Commons)

Conférence-débat avec, en invité, Louis Fortemps. 

Un entretien mené sous la direction de Chantal Kesteloot.

En mai 1940, l'armée allemande envahit l'Europe occidentale et place ces territoires sous coupe réglée. Pour assister cette occupation militaire, la Wehrmacht crée des services de propagande avec la tâche spécifique de s'adresser aux populations occupées. C'est dans ce contexte qu'est créée la Propaganda-Abteilung Belgien (PAB) à Bruxelles. Elle doit s'adresser aux Belges et aux Français du Nord pour à la fois assurer le maintien de l'ordre et l'exploitation économique du territoire tout en propageant l'idéologie nationale-socialiste. Jusqu'à présent, aucune synthèse ne faisait le point sur cette Propaganda-Abteilung Belgien. Cette lacune est désormais comblée grâce à la thèse de doctorat de Louis Fortemps.

Il y analyse en détail ce service de propagande allemand responsable de mettre au pas les différents types de médias et les milieux culturels en Belgique et dans le nord de la France occupés. La Propaganda-Abteilung contrôle tant la presse, la radio et le cinéma que le théâtre, le monde littéraire, la musique ou les arts plastiques. Elle installe également des antennes dans les grandes villes de Belgique et du nord de la France. Mais sa mission reste difficile. Elle doit à la fois s'adresser aux Flamands, aux Belges francophones et aux Français du Nord-Pas-de-Calais. Etudier la Propaganda-Abteilung c'est aussi s'interroger sur l'influence du ministre de la Propagande Joseph Goebbels.
Pour étudier cette instance, l'auteur a eu recours aux archives de la PAB redécouvertes au cours de cette recherche, aux documents des institutions berlinoises et aux archives judiciaires belges et françaises d'après-guerre.

Comment fonctionnait la Propaganda-Abteilung en pratique? Quelles étaient ses prérogatives? Quel degré d'influence a-t- elle pu avoir sur les médias et la culture en Belgique et dans le nord de la France occupés ? Quels profils avaient les propagandistes? Quel était leur rapport au national-socialisme ? 
C’est à ces questions, issues des années de recherches effectuées dans le cadre de sa thèse de doctorat que Louis Fortemps répondra le mercredi 15 octobre. Le débat sera animé par Chantal Kesteloot. Cet événement se déroulera dans la salle de conférence du CegeSoma dans le cadre des Rencontres d’Histoire Publique, en partenariat avec l’asbl 'Les Amis du CegeSoma'.

Louis Fortemps est doctorant en Histoire et en Communication à l'Université de Lille et à la KU Leuven. Sa thèse porte sur les services de propagande allemands en Belgique et dans le nord de la France occupés (1940-1944). Il s'intéresse plus généralement à la question de l'occupation allemande et a publié un ouvrage sur La police secrète de la Wehrmacht en Belgique (1940-1944) avec Vincent Gabriel. En parallèle, il mène également un projet de recherche sur les correspondances de soldats allemands.

 

 

Chantal Kesteloot est en charge de l'histoire publique au CegeSoma/Archives de l’État.
Elle s'intéresse particulièrement au phénomène des commémorations, à la place du passé dans l'espace public et au rôle de l'image.
Elle coordonne le site internet Belgium WWII.