Fonds Sipho

Le fonds Sipho

Description du fonds :

Correspondance et autres documents de l'agence de photos Service International Photographique SIPHO

Les archives de l’agence de presse Sipho (Service International Photographique) sont conservées au CegeSoma depuis 1972. Celles-ci proviennent des pièces à conviction réquisitionnées par l’Auditorat militaire dans le cadre des procès pour faits de collaboration dans les années d’après-guerre. Elles sont constituées d’environ 250.000 photographies et de plusieurs mètres d’archives papier.  L’ensemble des photos est aujourd’hui accessible sous forme numérique via le catalogue en ligne du CegeSoma.

Sipho avant 1940

La société anonyme Sipho est fondée en 1933 par S. de Brouwer, B. Kopillof, L. Itin et A. Barenbeim. En 1938, elle est vendue par le groupe juif Glikman-Kopillof au groupe belge Vinckenbosch-Buisseret.
Ses activités sont la vente à la presse belge de photographies provenant d’agences étrangères, la production sur demande de reportages photographiques et la commande de travaux de laboratoire. Le personnel est au départ très peu nombreux et employé de façon provisoire mais cela change à partir de 1938 grâce à son directeur, L. Timmermans, qui commence à engager du personnel.
Dès avant la Seconde Guerre mondiale, les relations entretenues avec Berlin ne sont pas que commerciales. En Belgique et à l’étranger, Sipho est déjà perçue comme un « agent de propagande » et en 1939, sa demande d’affiliation à l’Association des reporters-photographes de la presse belge lui est d’ailleurs refusée.

Sipho au service de l’occupant

En mai 1940, suite à l’invasion allemande, les activités de l’agence sont suspendues. Mais rapidement, la Propaganda-Abteilung (PA) accorde le monopole commercial à trois agences de presse belge : Graphopress (dirigée par Beecken), Sado et Sipho. Cette dernière devient à Bruxelles la plus grande entreprise produisant des images d’actualité et fournissant la presse en matériel iconographique.
En septembre 1940, Timmermans se rend à Berlin à la demande de la PA et rencontre le dr. Hermann, de l’agence Atlantik, qui rachète Sipho en 1943. Timmermans reste directeur mais les actionnaires sont remplacés. Les membres du personnel et les photographes, qui doivent être affiliés à l’Association de la presse illustrée, sont choisis par la PA. On y retrouve J. Crommelynk, D. Alexis, J. Van Bruyssel, J. Vriens, E. Cluytens, L. Leblois, et L. Vergauwen. Sipho fait aussi appel à des photographes indépendants basés à l’étranger.
De 1940 à 1944, l’agence produit des photographies en fonction de l’actualité ou des commandes de la PA, diffuse des images à la presse, distribue les produits photographiques contingentés de la firme Agfa, gère et enrichit son fonds photographique et fournit un service d’abonnement à des clichés d’actualité.

Le jugement après la fin de la guerre

En 1946, le Conseil de guerre de Bruxelles reconnaît Timmermans et la plupart des photographes ayant travaillé pour Sipho coupables de collaboration et confisque le matériel et les archives de l’agence. Celle-ci sont d’abord confiées aux Archives générales du Royaume avant d’être transférées au CegeSoma.

Les archives photographiques de Sipho

Le CegeSoma a conservé le classement original du fonds Sipho par pays. Les principaux d’entre eux sont la Belgique, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne, la Russie, la Grande-Bretagne ou encore le Japon. Outre les photos qui concernent directement la Seconde Guerre mondiale, le fonds Sipho contient également de nombreuses photos sur la vie quotidienne dans les années trente et quarante.

Pour en savoir plus :

  • RENCHON, Céline, SIPHO 1940-1944, une agence de photographie au service de la propagande nazie en Belgique, ULB, année académique 1999/2000.