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Uit de lus van de strop

(Sortir de l’étau) Gentenaars in de bres voor de Joodse bevolking 1940-1944

Uit de lus van de strop. Gentenaars in de bres voor de Joodse bevolking 1940-1944.

Un nouvel ouvrage de Marc Verschooris vient d’être publié par la maison d’édition néerlandaise Sterck & De Vreese. Il est consacré à la manière dont les Gantois se sont engagés dans la défense de la population juive pendant la Seconde Guerre mondiale.

Chercheur archiviste jusqu’au bout des doigts, Marc Verschooris n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà publié Attendre la lune de mai, un ouvrage consacré aux activités de trois agents secrets. Uit de lus van de strop (ou « Sortir de l’étau ») évoque les Gantois qui ont aidé leurs concitoyens juifs à échapper aux persécutions à l’issue généralement fatale déclenchées par l’occupant et ses complices.

Démarrage précoce

L’histoire commence dans les années vingt et trente quand de nombreux étudiants juifs d’Europe de l’Est arrivent à Gand pour fuir les discriminations et les persécutions raciales. Suivant pour nombre d’entre eux des études d’ingénieurs, il s’agit généralement de personnalités brillantes qui ne sont pas toutes retournées dans leur pays d’origine à l’issue de leur formation. On retrouve leurs noms dans divers secteurs industriels de la zone du canal à Gand. Beaucoup sont devenus chefs d’entreprises, d’autres ont ouvert des commerces ou se sont orientés vers l’enseignement.

L’occupation

C’est surtout durant la Seconde Guerre mondiale, quand le besoin s’en est fait le plus sentir, qu’il est clairement apparu que les ingénieurs juifs de Gand s’étaient intégrés dans la société gantoise. C’est grâce à cela qu’une aide s’est progressivement mise en place pour cacher amis et collègues. Dans l’histoire de la clandestinité à Gand, médecins, professeurs et ingénieurs ont joué un rôle de premier plan, même si des citoyens gantois issus de toutes les couches de la société et de toutes tendances ont montré un courage exceptionnel, se levant pour tenter d’arrêter la barbarie et la terreur.
Si l’on prend en compte les familles qui ont fui la ville et les enfants qui ont été placés par le Comité de Défense des Juifs à Gand, on peut estimer que fin 1942 environ 270 Juifs vivaient cachés dans l’agglomération gantoise. Environ un tiers des Juifs de Gand ont été déportés et 95 d’entre eux n’ont pas survécu. Seules cinq personnes, trois hommes et deux femmes ont été rapatriées. Les Gantois n’ont clairement pas voulu abandonner leurs concitoyens.
Marc Verschooris a identifié toutes les familles juives de la région. Il a reconstitué l’histoire des survivants qui ont miraculeusement échappé aux mailles du filet de la haine. Outre la crainte de l’antisémitisme passé et présent, il y a aussi de la gratitude envers les actions héroïques de ceux qui ont résolument opté pour les valeurs universelles d’aide, de respect et de solidarité. De nombreuses photographies, inédites pour la plupart, donnent un visage aux protagonistes.

Un véritable puzzle

Au cours de ses années de recherche, Marc Verschooris a souvent été confronté à des fragments de témoignages dans diverses archives et à des déclarations racontant parfois une tout autre histoire, mais qui lui ont permis de retrouver les pièces manquantes du puzzle. Par exemple, un simple nom cité dans un journal a pu le conduire à consulter des archives et à lancer ainsi une recherche aux multiples ramifications qui ont pu conduire, quelques années plus tard, à une reconnaissance posthume de « Juste parmi les nations ».

 

Comment les Gantois se sont-ils engagés dans la défense de la population juive pendant la Seconde Guerre mondiale?