L’inventaire des archives de Jacques Wynants est paru !

Nonobstant les aléas de l’existence, quantité d’êtres humains manifestent le désir de  laisser« quelque chose » à la postérité ou, plus prosaïquement, à leur famille. Ils ont ainsi le sentiment – amour-propre, vanité, orgueil, illusion… ?- que leur passage en ce bas-monde n’a pas été inutile et qu’il subsistera d’eux ce « quelque chose » qui les caractérisait si bien, au-delà de la filiation biologique et des vapeurs du souvenir, de plus en plus évanescentes avec le temps… C’est une façon somme toute honorable de vouloir transcender la mort, même si elle se décline dans le registre des espérances invérifiables. Mais après tout, l’humanité ne vit-elle pas d’espérance ?

Les historiens, qui en général ne sont pas bien riches et n’ont guère vocation à accumuler des biens matériels par l’usage de leur métier s’estiment d’ordinaire fort satisfaits de léguer « aux leurs » (qu’il s’agisse de leur famille ou des personnes partageant leur passion) un capital intellectuel. Et celui-ci se compose souvent, comme chacun sait, de « vieux papiers »…au regard du vulgaire et des héritiers pressés…

L’historien Jacques Wynants, qui a été pendant des décennies un des correspondants les plus fidèles et les plus actifs du CegeSoma et qui nous a quittés un triste jour de novembre 2018, aurait sans doute été très heureux de connaître le sort réservé au patrimoine historique qu’il avait amassé au fil d’un demi-siècle sur sa bonne ville de Verviers et la région alentour…Non seulement ce patrimoine n’a pas été dispersé mais, ayant conservé son unité dans sa richesse et sa diversité ( près de 80 boîtes d’archives, des piles de journaux du premier vingtième siècle, des fardes, etc., etc…), il a bénéficié d’un havre opportun dans les archives communales de la vieille cité lainière, rue Pont de Sommeleville. Cerise sur le gâteau, cette masse documentaire ne risque pas de sommeiller longtemps car elle a été rendue très récemment plus accessible au « grand public intéressé » par un inventaire*  réalisé sous les auspices du Comité scientifique d’Histoire de Verviers. Enfin, ce qui ne gâte rien, cet inventaire doit beaucoup et d’abord son heureuse concrétisation à Freddy Joris, vieil ami de Jacques et historien  apprécié pour la qualité de ses travaux sur la presse et le patrimoine régional.

Bref, cet opulent fonds d’archives qui ne peut manquer d’intéresser tout qui  entreprendra désormais de se pencher sur l’histoire de Verviers et des régions circonvoisines durant la Seconde Guerre mondiale a trouvé un « point de chute » favorable sur les bords de la Vesdre, et tout qui aime l’histoire ne peut que s’en réjouir.

La version numérique de l'inventaire du Fonds d'archives légué à la ville de Verviers par Jacques Wynants est à retrouver ici : Les Fonds Jacques Wynants et Yvan Simonis aux Archives de Verviers, Verviers, CSHV, 2020, 200 p. ou sur le site internet de Freddy Joris.