Une nouvelle publication en ligne sur les activités de l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) en Belgique

Pendant l'Occupation, les nazis ont procédé à un pillage culturel : des bibliothèques et des archives appartenant à des Juifs et à des opposants politiques (ou ceux que les nazis considéraient comme tels) ont été systématiquement volées. L'Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) a joué un rôle clé dans ce processus.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, une grande partie de ce patrimoine a disparu en URSS. Après la chute du Mur, une partie a été restituée, mais la question du pillage culturel n’est pas éteinte pour autant. Il suffit de penser aux récentes discussions sur la provenance de certaines œuvres d'art dans les musées et à la problématique de la restitution aux Pays-Bas.

Bibliothèques

Les recherches se poursuivent. Patricia Grimsted, une experte internationale en matière de vol et de restitution de biens culturels connaît comme personne les archives de l'ex-Union soviétique, où sont conservées de nombreuses informations sur cette opération. Dans les années 1990, Michel Vermote a participé, en tant que membre du personnel de l’AMSAB-ISG, à la récupération des archives que les nazis avaient emportées depuis la Belgique, y compris celles du mouvement ouvrier socialiste. Il poursuit toujours ses recherches à ce sujet. Ensemble, ils ont écrit un article sur le pillage des bibliothèques par l'ERR en Belgique. On estime qu'entre 250.000 et 300.000 volumes ont été volés dans des bibliothèques privées ou institutionnelles au cours de 150 saisies. 

L'article a été publié en ligne sur le site internet 'Cultural Plunder by the Einszatzstab Reichsleiter Rosenberg de la Claims Conference' et peut être consulté via ce lien.

L'article est principalement basé sur des documents conservés à Kiev et à Berlin, mais les collections du CegeSoma et des Archives de l'État ont également été utilisées. Outre l'article, le lien donne également accès à un certain nombre de documents d'archives numérisés, comme les listes de saisies.

Le 14 juin 2018, les deux auteurs étaient invités au CegeSoma à l’occasion d’un groupe de travail organisé autour de cette thématique. Le rapport de ce groupe de travail et une interview de Patricia Grimsted sur la recherche sont à redécouvrir  ici.

L'article de Patricia Grimsted et Michel Vermote montre clairement que la Seconde Guerre mondiale doit également être considérée comme un phénomène transnational et que, pour certains enjeux, la recherche d'archives doit se faire au niveau international.